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John B. Root « Je suis un commerce de quartier »


A la tête de l’une des réussites françaises en termes de productions X sur le web, John B. Root revient sur son modèle économique et le marché en ligne français.




Comment se retrouve-t-on à passer de la production TV au web ?
J’ai toujours aimé les nouvelles technologies, j’ai commencé avec le CD-Rom, et puis c’était rigolo. Ça, c’était il y a 15 ans. Et puis il y a eu la télévision interactive. Ça c’était marrant aussi. J’ai toujours aimé les nouveaux jouets en quelque sorte. Le web, je m’y suis mis dès que ça a commencé à exister, avec Johnbroot.com, il y a 10 ans, quelque chose comme ça. Ça ne marchait pas mais ça m’amusait et puis j’étais chez moi… Ça me plaisait bien d’être chez moi. Ensuite Johnbroot.com est devenu Explicite.com. Là je me suis fait voler le nom de domaine par un pirate, il y a trois ou quatre ans, alors j’ai créé Explicite-art.com pour garder le réseau en marche. Du coup c’est resté Explicite-art.com, et Explicite.com aujourd’hui c’est une adresse gratuite de promo. Mais ça reste un beau nom de domaine, Explicite.com.

Est-ce que le fait d’avoir un nom reconnu aide beaucoup pour construire un tel site ?
Non. C’est à la bite et au couteau. Je travaille six jours sur sept, sans arrêt. On est une petite équipe. On est cinq. Donc, c’est beaucoup, beaucoup de boulot. Tout le monde est à fond. Mais c’est une réussite puisque à mon avis, des sites français de création adulte, c’est celui qui a le plus de succès à l’international. On vit à 8 0% avec des dollars. Grâce aux Américains, aux Allemands. C’est en langue anglaise que le site a trouvé son marché. Avec nos pubs, on fait 100 000 clics par jour. Sur le site même, on a 25 000 visiteurs, c’est un gros machin. A l’international... Là je suis fier parce que je visais justement ça, un site de création de qualité internationale. Et on a réussi. Mais il ne faut pas compter ses heures pour faire ça. C’est un esclavage permanent. Et je passe mes journées dans les trous du cul des filles. Tu les shootes, tu les filmes, tu montes les vidéos. Tu passes ton temps là dedans, il faut vraiment aimer ça. Ta libido elle en prend un coup à faire ça à plein temps !

« L’amateurisme tue le marché »

Pour avoir ce type de croissance, il faut obligatoirement tabler beaucoup plus sur l’international ?
J’ai tablé dès le début sur l’international parce que j’ai jamais rien compris au marché français. J’ai jamais compris les surfeurs français. Ils ne sortent pas leur Carte bleue, ils vont sur des trucs Allopass où on leur sert de la merde. Je n’ai jamais compris les affiliés français non plus. Ils ne comprennent pas le système Explicite. Les mégasites à l’américaine, ils ne savent pas comment ça se vend. En France, on vend des mini-sites avec pas grand-chose dedans. Je n’ai jamais trop compris le système français. Alors que le système américain d’affiliation, je l’ai tout de suite pigé et j’ai dit « ça, ça me ressemble ». Je suis tout de suite allé là-dessus. Dès le début, j’ai été bien perçu à l’international et ignoré sur le web français. Le web français, c’est comme s’il avait du mal à comprendre le modèle du gros site avec abonnement mensuel. Pourtant, c’est un modèle qui me semble simple. Mais heureusement qu’il y a les dollars. Et si le dollar pouvait remonter ça m’arrangerait.

Ce développement à l’international signifie-t-il que le marché français est inadapté pour un site de type ?
Ça veut dire que le marché français il est calamiteux. Il n’est jamais descendu aussi bas. Tous les marchés traditionnels du X se sont effondrés ou sont en train de s’effondrer, c’est pas fini, hein. Et ce n’est pas le moment de rigoler. Pour tenir, pour résister, pour survivre, il faut avoir une image forte et il faut offrir quelque chose que les autres ne font pas. Vous, à Hot Vidéo, vous savez faire de la presse, c’est pour ça que vous survivez alors que les autres se cassent la gueule en ce moment. Moi je sais faire de l’audiovisuel, c’est pour ça que je survis. Parce que les gens voient la différence de qualité entre ce que je propose sur mon site, et la façon dont je le propose, et tous ceux qui ont acheté un caméscope à la FNAC et qui se prétendent producteurs de X sur le Web. Je ne cite personne, mais il y a un moment où l’amateurisme tue le marché. Moi j’essaye d’être pro, de respecter mon consommateur comme de respecter les filles qui tournent et d’offrir un truc de qualité. Parce que sur le long terme, c’est la seule chose qui fait durer le truc.

Pour être rentable, la qualité est-elle réellement le seul critère nécessaire ?
Non, la qualité coûte plus cher que la médiocrité, mais pas sur le long terme. Normalement avec le nombre de vidéos produites et la renommée du nom de John B. Root, je devrais être riche. Je ne suis pas riche parce que dès qu’il y a trois sous dans la boîte, je les investis en production. Mais sur le long terme, bien sûr que ça fait que je suis vivant après 16 ans, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

« J’aime bien ce côté proche des membres »

Mais la qualité que vous mettez tellement en avant permet une fidélisation accrue de vos clients ?
Ouais, et puis surtout y a un truc – je les bénis ! – je garde très longtemps les membres du site. Je ne sais pas pour les autres, mais moi je les garde plusieurs années. Quand quelqu’un s’abonne sur le site, il reste souvent plusieurs années. J’en ai qui sont là depuis six ans et ils gardent leur abonnement. Cette fidélisation là, elle est vachement importante pour moi. Et puis ils m’écrivent. Ils me disent : « Ah Jean, j’aimerais voir des trucs plus comme ça, plus comme ça ». Je suis un peu un commerce de quartier. Economiquement je suis une épicerie de quartier et j’ai le même contact avec mes clients. Un magasin au faubourg Saint-Antoine, il reçoit 2 000 visites par jour et il vend 200 pulls. Moi j’ai cette économie là. Et c’est important que les gens me disent ce qu’ils ont aimé et ce qu’ils ont moins apprécié. J’aime bien ce côté proche des membres du site. Et le dernier truc qui me rend optimiste, c’est qu’il y a un potentiel de croissance sur le Web à peu près infini parce que rien ne m’empêche, si je deviens génial, d’avoir un million de visiteurs par jour. Le Web, c’est quand même une vision de l’infini. C’est pas parce que dans son ensemble le Web décline que moi, je ne peux pas monter. C’est pas parce que c’est la marée basse que ton paquebot n’avance pas.

Quelles sont les pistes pour développer encore l’audience du site ?
Là, je me suis attelé à un boulot de chien, j’ai redessiné, avec mes petites mains, complètement la visite. Parce que je n’étais pas content de la visite du site. J’ai passé deux mois à faire des essais, à chercher l’efficacité maximum, la clarté maximum dans l’exposition des choses et la classe, la classe graphique. On a tout redessiné, on a tout remis en ligne, avec vraiment un nouveau look, et ça fait 15 jours que la nouvelle visite est en ligne et les résultats sont foudroyants ! On a augmenté de plus de 30 %, presque 50 % même, le taux de transformation. C'est-à-dire les visiteurs qui sortent leur carte de crédit. Ça, ça me fait plaisir, on n’imagine pas. Parce que c’est un travail solitaire. Tant qu’on n’a pas mis en ligne on ne sait pas si ça va marcher.

« Mon expérience est irremplaçable »

Quels sont les changements qui vous permettent d’obtenir un tel taux de transformation ?
Il suffit d’aller voir la visite ! Explicite-art.com, la nouvelle visite, c’est monstrueux ce qu’on donne à voir. Ça nous coute une bande passante vertigineuse parce qu’on donne à voir, mais on peut ! Parce qu’on a 1150 vidéos, donc on n’est pas à une vidéo près. Donc on donne à voir pendant la visite des tas de bouts de vidéo, des tas de photos en 2000 ou 3000 pixels. Ça nous coute un fric fou en bande passante. Mais le mec il est convaincu. Tiens, t’en veux encore, t’en as encore ! C’est une visite qui marche, et elle continue de grossir encore la visite. Donc c’est la preuve encore une fois que la qualité paye. Quand tu visites mon site, tu te rends bien compte que tu en auras plus que ce que tu peux consommer. Je veux dire qu’on n’a qu’une main et on n’a qu’une bite. Il y a 1150 vidéos, 75 000 photos et 350 gonzesses ! Je veux dire bon courage ! Même si tu te paluches quatre fois par jour, t’en fais pas le tour comme ça. C’est rentable.

Vous dites avoir redessiné vous-même le site, est-ce que cela veut dire qu’il faut être multi-casquettes pour réussir sur le Net ?
Oui. Moi j’ai toujours été multi-casquettes, j’ai toujours tout fait tout seul. Je surfe énormément, alors je vois ce qui est de qualité, je vois ce qui marche. Mon expérience est irremplaçable. Je ne suis pas infographiste, mais mes idées sont meilleures que celle d’un infographiste qui n’est pas consommateur de cul. Je suis très proche des gens, je sais parfaitement me mettre à la place du mec qui surfe et de ses attentes.

« Le site coute 30 000 euros par mois »

Vous n’avez jamais voulu vous entourer ?
A une époque j’ai essayé de déléguer. J’avais un infographiste mais c’était pas bon. Ce n’était pas comme je le voulais. Donc maintenant je le fais moi-même. Je fais les photos moi-même, je caste les filles moi-même, je fais les vidéos moi-même, je suis mon propre monteur. Voilà, je suis un artisan. Et si c’est pas bon, je peux me donner une baffe puisque c’est moi qui l’ai fait. Le business plan il est simple. Le site il rapporte juste assez pour me permettre de claquer une fois par an de quoi faire un film. Parce que c’est mon plaisir. Mais ça s’arrête là. Je n’ai pas de maison de campagne, je suis locataire de mon appartement… Tout le monde se dit que dans le porno on est riche, mais ce n’est pas vrai.

Quel est l’ordre de grandeur du seuil de rentabilité d’un site comme le vôtre ?
Grosso modo, si le site rapportait moins de 30 000 euros par mois, la boîte ne serait pas à l’équilibre. Entre les filles, le local et les machines à payer, le site coûte en frais de fonctionnement 30 000 euros par mois. Donc ça ne rigole pas. Je surveille avec inquiétude tous les matins les courbes de fréquentation du site parce qu’on n’a pas la Banque de France derrière nous. Et on vit des cartes de crédit. Si le circuit ralentissait, ce serait grave.

N’est-ce pas la tendance actuelle ?
Oui, Internet est malheureusement sur la mauvaise pente. Il y a dix ans, il y avait quelques sites qui avaient énormément de trafic et depuis le nombre de sites a augmenté, mais pas la fréquentation. Donc il faut essayer d’imaginer une pyramide qui s’aplatit. La pointe descend, la base s’élargit. Il y a de plus en plus de sites qui se partagent un marché qui n’a pas grossi finalement. Enfin pas aussi vite. Donc chacun gagne moins. Alors il faut absolument être en forte croissance pour que le résultat soit juste à l’équilibre. On nage contre le courant sur le Web. Quand on est indépendant. Quand on est rattaché à un gros réseau, c’est différent. Moi je ne suis rattaché à aucun réseau. Je suis tout seul.

Propos recueillis par Thomas Musat pour Hotvideo.fr


Découvrir le site de John B. Root : Explicite-Art



John B. Root




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