Dans l’affaire qui opposait deux associations catholiques à un sex shop, le tribunal correctionnel de Paris a condamné le gérant de la boutique « 1969 ».
Les questions posées au juge par ce procès nous tenaient en haleine depuis début février. Sans véritable surprise, la justice a tranché en faveur des associations catholiques et de leurs chastes idéaux.
« Pornographie = pollution »
Si la loi interdit depuis 2007 l’installation d’un sex shop à moins de 200 mètres d’un établissement scolaire, la localisation des établissements scolaires parisiens limite terriblement les possibilités d’ouvrir un tel commerce dans la capitale. La boutique 1969 est la première à faire les frais de cette nouvelle politique de vertu, qui fait en revanche le bonheur du clergé. « Il existe une loi pour défendre les enfants. Ils sont aujourd’hui pollués par la pornographie », estime Jean-Eudes Tesson, président du CLER Amour et Famille. Les sextoys sont pornographiques, la pornographie est une pollution (les actrices X vont être ravies de l’apprendre), les enfants sont des anges et le sexe, c’est le Diable... Au-delà de la question de la réalité du préjudice dans cette affaire, qui reste pour l’instant sans réponse, tout comme celle de l’existence d’une ou plusieurs victimes, on peut tout de même s’interroger sur le pouvoir du lobbying et des associations religieuses, dont le harcèlement judiciaire produit un Nouvel Ordre Moral toujours plus prude, hygiéniste et chiant.
Par François Brummell pour Hotvideo.fr